Devenir une maman est, selon moi, le plus grand bouleversement dans la vie d’une femme. Lorsque j’étais enceinte, j’ai essayé de me préparer à l’arrivée de ce petit bébé. J’ai lu des livres de puériculture et j’ai regardé tout un tas de vidéos sur Youtube pour savoir comment donner le bain, comment donner le sein, quels produits utiliser… Je me suis beaucoup souciée du côté “pratique” mais j’étais loin de me douter à quel point la naissance de mon premier enfant allait me chambouler émotionnellement. J’ai découvert la force d’un amour qui m’était totalement inconnu. J’ai été comme emportée dans un tourbillon d’émotions, oscillant entre un bonheur intense et une angoisse qui l’était tout autant. La survie de ce bébé dépendait de moi. Jamais je n’avais eu une telle responsabilité. Mais au delà de tout ça, il y a autre chose que je n’avais pas envisagé avant de devenir maman : c’est cette peur viscérale de me séparer de mon bébé et cette difficulté à faire confiance, même aux personnes les plus proches. Cela a crée beaucoup de tensions avec certains membres de notre famille et malheureusement de grosses disputes.
Si j’écris ce billet, c’est parce qu’il y a quelques jours, j’ai reçu un coup de téléphone de la crèche : nous avons une place !!! Little Miss.E, fera sa rentrée au mois de septembre et moi, je reprendrai le chemin du travail. Excellente nouvelle me direz-vous ! Pourtant moi, depuis quelques jours, j’ai l’estomac noué. Je pensais que la séparation serait plus facile avec le deuxième enfant mais non… J’ai déjà vécu cette situation avec Mister.R sauf que… La nounou, c’était ma maman ! Je pouvais l’inonder de textos et l’appeler en visio dès que j’avais envie de voir mon bébé. Il faut dire que cela a drôlement facilité les choses !! Mais malgré tout, les premières journées ont été difficiles pour moi.
Aujourd’hui, avec le recul, je sais bien que la séparation est importante et qu’on ne peut pas enfermer nos enfants dans une bulle. Un enfant se construit de différentes façons et pas seulement sous le regard de ses parents. Le bonheur passe aussi par les autres… Et la maman reste toujours la maman ! Mais quand même… Cela reste pour moi un crève-cœur. J’imagine que je vais lui manquer, qu’elle va peut-être pleurer, me réclamer… Alors, quelqu’un d’autre que moi la câlinera et la réconfortera ! A cela se rajoute la culpabilité de ne pas passer avec elle ce temps qui est si précieux et la peur de louper des choses importantes : ses premiers mots, ses premiers pas…
Quand j’y pense, j’ai la gorge nouée et le cœur au bord des larmes !
On m’a souvent dit que j’étais une maman poule. C’est vrai je suis comme ça. J’arrive à prendre sur moi pour faire garder mes enfants quelques journées par semaine (pas vraiment le choix). Par contre, je n’arrive toujours pas à les laisser pour la nuit et plusieurs jours d’affilés. Mister.R a trois ans et n’a jamais dormi tout seul à l’extérieur de la maison. Si nous sortons je le couche chez mes parents et nous le rejoignons pendant la nuit pour être là à son réveil.
Je sais que ce billet ne parlera pas à certaines d’entre vous. La plupart de mes amies font garder leurs enfants pendant les vacances et tout le monde en est très heureux. Je connais certains couples qui partent régulièrement en vacances à deux. Ce n’est pas un jugement, loin de là. Selon moi, la difficulté à se séparer n’est pas quelque chose qui peut s’expliquer rationnellement. Je pense que c’est plus une question d’habitude, de conviction et de sensibilité. Peut-être que si les enfants sont gardés assez tôt chez une nounou ou en crèche (par obligation professionnelle par exemple), alors il sera plus simple de les laisser passer quelques jours avec leurs grand-parents. Certains parents pensent que si l’on habitue l’enfant à dormir hors de la maison, cela lui apprendra à se sociabiliser, à s’adapter, et cela créera un lien unique entre lui et les personnes qui le gardent. En somme, que du positif pour tout le monde. D’autres (et j’en fais partie) pensent que la volonté de se séparer pour la nuit doit venir de l’enfant. Et pourtant, je sais que les mamies seraient ravies, et parfaitement aptes à s’occuper des enfants quelques jours. En outre, je ne pense pas que leur équilibre psycho-affectif en serait gravement atteint. C’est juste un cap que moi, je n’arrive pas à franchir. Ce n’est pas tous les jours facile d’être dans les baskets de la mère poule. Je me souviens même avoir été un peu honteuse en refusant un weekend entre amis : ” Mais pourquoi tu ne le fais pas garder ?”. Alors, certain(e)s trouveront cela dommage, ou exagéré. D’autres trouveront que c’est tout à fait compréhensible. En fait l’important n’est pas vraiment de savoir qui a tort ou qui a raison, l’important est de respecter les choix de chacun, et de faire en fonction de nos convictions. Certaines mamans seront désespérées de devoir partir une semaine au soleil sans leur(s) enfant(s), et d’autres en auront désespérément besoin. Parfois l’entourage force un peu la main et vous reprochent de ne pas garder assez souvent les enfants. A toutes les mamans qui ont du mal à se séparer de leurs bébés pour la nuit ou pour quelques jours, j’ai juste envie de vous dire de vous écouter. Affirmez-vous. Vos choix doivent être respectés. Aucune maman ne devrait se sentir forcée de confier ses enfants si elle n’en a pas envie. Certaines d’entre nous ont besoin d’un peu plus de temps. Je suis sûre que cela viendra un jour et ce sera alors pour le plus grand bonheur de tout le monde !
Je vous souhaite une douce journée et vous dis à bientôt.
Eva.
Personnellement je fais partie de celles qui n’ont jamais eu trop de mal à laisser leurs enfants, hormis pendant la toute première période nourrisson évidemment. Pourtant je crois que tu as vraiment raison, et que ça doit partir d’un sentiment personnel. Le tout est que l’enfant comme les parents se sentent bien dans la séparation! Autant que possible, il ne faut pas forcer les choses pour que tout le monde vive bien ces moments là!