La première rentrée est un moment qui peut être difficile à vivre, pour les enfants, comme pour les parents. Je vous en parle aujourd’hui, car nous l’avons vécu l’année dernière. D’ailleurs, j’avais évoqué le sujet sur les réseaux sociaux. Vous vous en souvenez peut-être, la visite de l’école et les premiers échanges avec la maîtresse m’avaient quelque peu déboussolée…

J’ai encore la gorge nouée et le cœur au bord des larmes lorsque je regarde ces photos. C’était son tout premier jour d’école. Il n’avait pas encore trois ans et n’avait jamais connu la collectivité. Petit cœur… A cet instant, il n’avait aucune idée de ce à quoi il allait devoir faire face ! Il est parti avec son air fier, ses habits tout neufs et son joli sac à dos. Il portait sur son visage l’air innocent des enfants de son âge. J’ai tenu sa toute petite main jusqu’à la classe et j’ai tout fait pour cacher mon émotion. Au moment de partir, il m’a fait non de la tête et j’ai vu ses grands yeux bleus se remplir de larmes. Ce regard, je ne pourrai jamais l’oublier… Ce jour là, j’avais un million de choses à faire à la maison. Mais je n’ai rien fait. J’ai tourné en rond, j’ai bu des cafés, en regardant tourner l’horloge. Je me suis demandée s’il allait bien, si les autres étaient gentils avec lui. Quelqu’un avait-il eu le temps de sécher ses larmes ? Je l’imaginais tout seul au milieu de cette cour immense. La vulnérabilité de mes enfants m’est insupportable. Imaginer que l’on puisse les blesser ou leur faire du mal m’est parfaitement intolérable. Parfois, j’aimerais pouvoir les enfermer dans une bulle. J’aimerais leur épargner toutes les difficultés, balayer les obstacles et les protéger de toutes les déceptions. Alors oui, vous allez certainement me dire qu’on ne peut pas élever ses enfants dans une bulle de douceur, et que mon fils a plein de ressources pour affronter la vie. Tout cela, voyez-vous, je le sais bien.
Mais dans ces moments-là, moi je ne sais pas raisonner comme il faut… Ce n’est pas ma tête, c’est mon COEUR qui parle. Le coeur de la maman sur-protectrice contre laquelle j’essaie chaque jour de lutter.
Evidemment, je m’y étais préparée à cette rentrée. Mais je crois que ces expériences émotionnelles sont des plus difficiles à gérer car elles nous renvoient à l’intérieur de nous même.
R. a pleuré quasiment tous les matins, jusqu’aux vacances de Toussaint. Je peux vous dire que c’est trèèèèèèèès long !
Pendant qu’il était à l’école, moi je tournais en rond en googlant des trucs du genre “il pleure tous les matins à l’école“, “rentrée en maternelle difficile“, “mon enfant pleure à l’école“…
J’ai lu pas mal de choses intéressantes, ce qui m’a permis de prendre un peu de recul par rapport à tout ça. Et, au fur et à mesure, nous avons mis en place quelques petites astuces que j’avais envie de partager avec vous :
1- Nous avons crée une routine du matin. Les enfants sont toujours rassurés par les routines. Faire les choses toujours dans le même ordre. Chaque matin, c’est papa qui l’a emmené à l’école et chaque matin, je lui ai fait coucou par la fenêtre en lui envoyant un bisous.
2- Je lui ai dessiné un petit cœur sur le poignet en lui expliquant : “tu vois ce petit cœur, c’est un secret entre nous. Tu le caches dans ta manche et si tu sens triste, tu le regardes. Comme ça tu sais que je t’aime pour toujours et que je pense à toi.” Pensez à en faire un de secours ailleurs au cas où “tata” lui laverait les mains et le ferait disparaître !
3- J’ai glissé une petite photo de nous 3 dans son cartable pour qu’il puisse la regarder si il en ressent le besoin.
4- Nous avons lu chaque soir des livres qui parlent de l’école (nous avions commencé bien avant la rentrée)
Quant à moi, petit à petit (et dieu soit loué) j’ai réussi à dédramatiser la situation ! J’ai adopté la “positive attitude” en me répétant ceci chaque matin :
1- C’est cool l’école, faut pas déconner, c’est pas le bagne non plus !
2- La collectivité c’est génial, il va apprendre plein de choses dans un environnement hyper stimulant
3- Il y a des mamans qui ont l’air sympas. Je vais surement me faire de nouvelles copines
4- Les maitresses et les Atsems sont des professionnelles qui ont choisi de faire ce métier par passion. Elles connaissent parfaitement leur travail et savent gérer en douceur la première rentrée.
5- Les enfants sont toujours encadrés et bien surveillés
6- Il y a beaucoup de vacances scolaires. Bientôt je vais pouvoir l’avoir à nouveau rien que pour moi !
7- Il va gagner en autonomie et ça c’est plutôt cool
8- Il va s’épanouir, parler de mieux en mieux et apprendre plein de choses
9- C’est quand même un sacré privilège d’avoir accès à l’école
10- Mes angoisses ne sont pas du tout justifiées, elles viennent de moi et ne regardent que moi
Tout va bien se passer…
Et vous savez quoi ? Finalement tout s’est bien passé !! Quelques semaines plus tard, il allait à l’école le sourire aux lèvres, et même en courant ! J’ai vu mon petit garçon s’épanouir, grandir et prendre son envol et vraiment, il n’y a rien de plus beau.
Je suis beaucoup plus sereine cette année, mais je penserai à vous, qui allez peut-être vivre votre première séparation…
Je vous embrasse fort !! Et je vous laisse sur une citation d’Elizabeth Stone que je trouve très belle :
“Prendre la décision d’avoir un enfant, c’est un moment capital. C’est accepter, une fois pour toutes, de voir son propre cœur sortir de soi et se promener en toute liberté.”
A bientôt,
Éva.
Un article qui va, j’en suis certaine, apaiser bien des parents ! J’ai prévu d’écrire à ce sujet également et je crois que l’idée globale de cet article sera : tous les parents, chaque année, ont les mêmes questionnements (et c’est bien légitime) mais finalement, chaque année, les professeurs et les équipes des écoles sont armés pour répondre à toutes ces demandes 😉 Alors bon 😀
J’avais découvert l’idée du coeur l’an dernier et je trouve ça vraiment très beau comme symbolique <3