Régulièrement pointés du doigt pour leur nocivité, suspectés d’être à l’origine de cancers et de troubles du développement, les perturbateurs endocriniens sont PARTOUT ! Omniprésents dans notre environnement, ils représentent aujourd’hui un enjeu sanitaire majeur. D’ailleurs, les gynécologues et les sage-femmes font de plus en plus de prévention à ce sujet. Les perturbateurs endocriniens sont suspectés, même à faible dose de pouvoir perturber le fonctionnement de l’organisme, y compris durant la vie in utero. Les femmes pendant la grossesse et les nouveaux-nés devraient être protégés en priorité. Or, nous retrouvons encore des substances nocives dans de nombreux produits qui leur sont destinés.
Qu’est-ce qu’un perturbateur endocrinien ?
Les perturbateurs endocriniens environnementaux (plus communément appelés les PEE) sont des molécules étrangères à notre organisme présentes dans l’environnement ou dans des produits de consommation. Elles usurpent l’identité de certaines de nos hormones : parfois en mimant leur action, parfois en la bloquant. En interférant avec notre système hormonal, ces substances chimiques entraînent des effets vraiment néfastes pour notre santé. En effet, elles porteraient atteinte au bon développement du cerveau des enfants, à la croissance, à la reproduction et seraient aussi à l’origine de certains cancers. Nous savons désormais que les fœtus y sont particulièrement sensibles.
Les PEE et leur action sur les hormones sexuelles :
Certains produits de synthèse ont ce que l’on appelle une activité œstrogénique, c’est à dire qu’ils ont la même action que les œstrogènes. On peut citer par exemple le diéthylstilbestrol (pris pendant la grossesse pour réduire les risques d’accouchement prématurés) et connu pour être responsable de cancers génitaux chez les enfants. Le Bisphénol A (interdit pour la production des tétines et des biberons depuis juin 2010), les phtalates et l’éthinylestradiol (présent dans les contraceptifs oraux), qui entraînent entre autres, des troubles de la libido. Ces substances peuvent aussi être à l’origine de malformations urogénitales.
LES PEE qui affectent les hormones thyroïdiennes :
Certains Perturbateurs Endocriniens Environnementaux affectent les hormones thyroïdiennes. On peut citer ici les perchlorates, les parabens, le plomb, le mercure, les composés polychromes et les phtalates. Ils engendreraient des troubles du développement du système nerveux, qui auraient un impact même plusieurs années après la naissance : difficultés d’apprentissage, troubles… Par exemple, les phtalates agissent sur la thyroxine libre, en abaissant son taux. Or cette hormone, qui constitue le reflet du bon fonctionnement de la thyroïde est nécessaire au bon développement du cerveau pendant la grossesse et la petite enfance.
Où se cachent les perturbateurs endocriniens ?
Et bien malheureusement, aujourd’hui ils sont PARTOUT ! Dans les sols où ils contaminent les nappes phréatiques… Ils rejoignent ensuite la chaîne alimentaire par les animaux que l’on mange. Ils sont aussi dans l’air que l’on respire, dans nos maisons, dans nos cosmétiques…
Le Bisphénol A : le BPA est présent dans un type de plastique, le polycarbonate (plastique transparent très rigide) et dans certaines résines époxydes à usage alimentaire (couvercles des boites hermétiques, canettes, bouteilles en plastiques, conserves…). Il a la particularité de pouvoir s’extraire des plastiques pour rentrer en contact avec les aliments (notamment lorsqu’on les chauffe) !
Pour éviter cela, il suffit de vérifier vos contenants plastiques. Le symbole recyclage s’accompagne toujours d’un chiffre :
Les chiffres à éviter sont :
le numéro 1 (contient des phtalates)
les numéros 3 et 6 (peuvent dégager du styrène et du chlorure de vinyle)
Le numéro 7 (polycarbonate)
Vous pouvez conserver ceux qui affichent les codes suivants :2 ou HDPE, 4 ou LDPE, 5 ou PP (dans tous les cas il vaut mieux s’abstenir de réchauffer la nourriture dans ces contenants et préférer ceux en verre).
Les phtalates :
Les phtalates se retrouvent dans les matériaux de construction et d’ameublement et de décoration (adhésifs, nappes, rideaux de douche, colles, jouets…).
On les retrouve aussi dans les cosmétiques (parfums, déodorants, laques, gels, vernis à ongles….)
Les parabens:
Ils sont présents dans plus de 80 % des produits cosmétiques tels que les shampoings, les crèmes hydratantes ainsi que dans les additifs alimentaires. Aujourd’hui de nombreux cosmétiques affichent la mention “sans parabens” ce qu’on ne nous dit pas c’est que ces conservateurs sont parfois remplacés par d’autres, pas très nets non plus, comme le methylisothiazolinone. En réalité tous les parabens ne sont pas à mettre dans le même panier. Par exemple, l’ethylparaben et le methylparaben ont été blanchis par les experts européens. Les plus dangereux sont interdits depuis 2014. En revanche, le Butylparaben et le Propylparaben restent autorisés alors qu’ils sont considérés comme des perturbateurs endocriniens. On en trouve encore dans certaines lingettes pour bébés. Petit moyen mémo technique pour s’en souvenir : “si cela commence par un P ou un B c’est Pas Bon” !
Les éthers de Glycol :
il s’agit de solvants qui permettent de mélanger entre elles des substances non miscibles. On les retrouve dans les produits d’entretien, les peintures, les encres, les cosmétiques…
Le phénoxyéthanol fait partie de la famille des éthers de glycol. Il est présent dans un nombre important de cosmétiques. En 2012, l’ANSM a procédé à une évaluation de la sécurité et a conclu que la marge de sécurité était acceptable pour les adultes mais insuffisante pour les enfants de moins de 3 ans.
Les pesticides :
Selon le Dr. Chevallier : “l’exposition aux pesticides pendant la grossesse est l’une des plus préoccupantes, mais aussi l’une des plus sous-estimées.” L’alimentation reste la principale voie de pénétration des pesticides. L’autre voie est l’inhalation des pesticides dits “domestiques”, que l’on utilise pour jardiner et entretenir ses plantes.
Le premier moyen pour lutter contre ces substances, c’est bien évidemment de changer nos habitudes de consommation !
Sans sombrer dans la psychose, voici quelques précautions à prendre pour limiter les risques pour vous et votre bébé :
Se protéger des perturbateurs endocriniens pendant la grossesse :
Pensez à aérer la chambre de votre enfant et toutes les pièces de la maison au moins 10 minutes chaque jour. Aérez même en hiver, afin d’éviter l’accumulation dans l’air de substances chimiques.
Réduisez le nombre de produits d’entretien, et préférez les produits à composant unique (vinaigre blanc, savon noir, savon de Marseille etc…), à dose modérée. Ces produits ont des propriétés équivalentes à celles des produits ménagers industriels.
N’utilisez pas de parfums d’intérieur, d’encens, de bougies.En effet, ils sont souvent riches en composés chimiques nocifs.
Évitez de faire des travaux de peinture à la maison pendant la grossesse et dans les 6 mois après la naissance.
Vérifiez que les jouets et les articles de puériculture (tétines, tapis d’éveil…) sont homologués CE, NF ou encore Oeko-Tex.
Lavez les textiles (peluches et vêtements) avant la première utilisation et régulièrement en raison de la présence possible de composés chimiques indésirables.
Limitez l’utilisation de produits cosmétiques (vernis à ongles, parfums) les premiers mois, tant pour vous que pour votre bébé.
Limitez l’usage des produits pour traiter les plantes, éliminer les insectes, les champignons… Ils contiennent très souvent des pesticides nocifs.
Dans la mesure du possible, évitez de sortir votre bébé pendant les épisodes de fortes chaleurs et au moment des pics de pollution.
Mangez des fruits et légumes Bios.
Achetez de préférence des aliments dans des bocaux en verre plutôt que dans des conserves. D’une manière générale, favorisez le zéro-déchet car la plupart des déchets contiennent des PEE qui se retrouvent dans nos eaux souterraines et nos sols.
Évitez de préparer la chambre de bébé avec un sol en PVC car il renferme des phtalates. De plus, soyez vigilants en choisissant la peinture si vous devez repeindre les murs ou le lit. Montez les meubles au moins 1 mois avant la naissance et laissez aérer la pièce.
Vous trouverez ici la liste des produits à risques pour les bébés et ceux qui ne contiennent aucune substance nocive connue :
Je sais qu’il est extrêmement compliqué de s’y retrouver… Il y a tellement de substances nocives avec des noms impossible à mémoriser ! Alors pensez aussi aux applis comme par exemple QuelCosmetic ! Elle est gratuite et il vous suffira de scanner votre produit pour savoir instantanément si il contient des substances à éviter.
Limiter l’exposition de la femme enceinte et du nouveau-né aux polluants doit devenir une priorité.
Attention cependant à ne pas en faire une source de stress et à ne pas tomber dans l’excès. Je pense qu’il y a certaines choses à savoir et il est important de changer nos habitudes pour nous protéger et protéger nos enfants. En revanche, il faut aussi garder à l’esprit que l’on ne pourra jamais tout contrôler !
N’hésitez pas à compléter cet article et à partager vos expériences en commentaires ! Est-ce que c’est quelque chose qui vous inquiète beaucoup ? Etes-vous plus vigilante ? Avez-vous changé vos habitudes depuis votre grossesse ?
Sources :
Perturbateurs endocriniens, ils sont partout ! Valérie Foussier ed. Josette Lyon
http://www.cancer-environnement.fr
Dr. Laurent Chevallier : le guide anti toxique de la grossesse
J'aime beaucoup vous lire, alors laissez-moi un petit commentaire !