Quel parent ne s’est pas, à un moment ou à un autre, retrouvé complètement désemparé devant les pleurs de son bébé ? Nous le savons, un bébé de quelques mois pleure. C’est tout à fait normal. Pourtant, en tant que parents, il est très difficile d’entendre son bébé pleurer. Evidemment, nous voudrions que nos bébés ne souffrent jamais, et ces cris stridents, nous les recevons comme des flèches en plein cœur. J’anime depuis longtemps des groupes de discussions et vous êtes toujours nombreuses à partager vos angoisses, votre détresse vis à vis de ces pleurs. De nos précieux échanges, de mes lectures et de mon expérience personnelle j’ai tiré de nombreux enseignements. Si vous traversez une période délicate avec votre bébé (et cela nous arrive à tous) , j’espère de tout cœur que ce billet pourra vous aider à y voir plus clair .
Dans un premier temps, je vais tenter de lister toutes les causes possibles des pleurs de votre bébé. Ensuite, je vous expliquerai pourquoi il ne faut pas laisser un bébé pleurer, et que faire lorsque vous sentez que vous perdez pied.
Bébé pleure beaucoup ? Que se passe-t-il ?
Bébé pleure car il a faim :
C’est la raison principale des pleurs entre 0 et trois mois. Il faut savoir que la faim est une vraie douleur pour un tout petit bébé. Les pleurs de faim, sont des pleurs réguliers, qui vont en s’intensifiant, jusqu’à se transformer en véritable rage si son besoin de manger n’est pas comblé. Dans ce cas là, le bébé cesse de pleurer dès qu’il est nourrit.
Bébé pleure car il a soif :
C’est une cause à laquelle on pense moins souvent. Pourtant, il est fréquent qu’un bébé un peu trop couvert pleure de soif et d’inconfort.
Bébé pleure car sa couche est souillée :
Une couche mouillée est une véritable source d’inconfort. Certains bébé ne tolèrent vraiment pas cette sensation d’humidité. Parfois, il suffit simplement de changer la couche pour faire cesser la crise.
Il a des coliques :
Les coliques touchent des très nombreux bébés. Elles apparaissent en général vers le 10ème jour de vie et disparaissent aux alentours des quatre mois de l’enfant. Dans 98 % des cas, elles surviennent le soir entre 17 heures et 23 heures. Ces pleurs sont faciles à reconnaître. Ils sont rythmiques et très intenses. Ils peuvent parfois se traduire par des cris stridents. Le bébé peut être rouge, avoir les poings serrés et être très agité. Il peut aussi émettre de nombreux gaz intestinaux. Parfois il n’y aura aucun autre symptôme. Même les câlins les plus doux ne viennent parfois pas à bout de ces pleurs. C’est ce que nous avons vécu avec notre petite fée et je sais que c’est une période qui peut être réellement éprouvante pour les parents…
Il n’y a pas grand chose à faire à part attendre que bébé grandisse, être patient, et répondre aux besoins de bébé.
Il vous faudra certainement le porter, beaucoup, idéalement en écharpe de portage (personnellement cela m’a sauvée).
Ensuite, vous pouvez tenter de lui masser le ventre comme expliqué ci-dessous :
Le massage avec la paume de la main :
Le massage circulaire :
Le pédalo :
Si rien ne fonctionne, vous pouvez vous tourner vers un homéopathe.
Dans tous les cas parlez de ces pleurs à votre pédiatre qui confirmera lui-même le diagnostic.
Il a un reflux :
Un bébé qui pleure juste après la tétée souffre peut-être d’un reflux ou RGO (Reflux Gastro-Oesophagien). Dans ce cas là, le bébé pleure beaucoup, dort peu…. Il régurgite de grandes quantités. Ici, nous parlons bien de remontées acides en grande quantité, associée à de fortes douleurs. Il dort peu et semble déglutir en permanence. En attendant de voir un médecin, vous pouvez tenter de surélever un peu le matelas. Après la tétée, maintenez le droit pendant au moins 20 minutes.
Bébé pleure car il est fatigué :
Votre bébé a été éveillé pendant un moment, et petit à petit, la fatigue arrivant, il s’est mis à pleurnicher un peu. Peut-être trouvera-t-il le sommeil… Il se peut aussi que l’énervement monte, en longs sanglots et que vous ayez l’impression qu’il ne s’endormira jamais. C’est assez paradoxal, mais plus un bébé est fatigué, plus il aura de difficultés à s’endormir. Ces pleurs ne sont pas très intenses, ce sont ceux d’un bébé un peu “bougon”, qui baille et qui se frotte les yeux.
Il a besoin de réconfort :
Les enfants ont parfois juste besoin de réconfort, de câlins. Ils veulent que l’on s’occupe d’eux, tout simplement… Beaucoup moins intenses, ces pleurs cesseront dés que le bébé sera pris dans les bras.
Il a peur :
L’enfant qui a peur peut pleurer de façon stridente, voire hurler. Lorsque vous le regardez, son visage affiche une expression un peu “perdue”. Vous devriez arriver à le calmer rapidement en le prenant dans vos bras et en le réconfortant.
Bébé pleure car il a été sur-stimulé :
Si votre enfant pleure, en détournant le regard, il est possible qu’il ai été un peu trop stimulé. Il a peut-être simplement besoin d’un peu de calme.
L’angoisse de la séparation :
L’angoisse de séparation et la peur des étrangers apparaissent aux alentours de huit mois. C’est une période tout à fait normale, il ne faut surtout pas vous en inquiéter.
L’érythème fessier :
L’érythème fessier peut être présent dès la troisième semaine de vie mais c’est entre 6 et 12 mois qu’il est le plus fréquent. C’est le terme médical pour désigner les rougeurs qui apparaissent fréquemment sur les fesses des bébés. Elles sont dues le plus souvent à la fragilité de la peau, en contact fréquent avec l’humidité et l’acidité des couches. Si les rougeurs ne sont pas traitées rapidement, elles peuvent s’aggraver et une surinfection peut apparaître. Elle peuvent devenir très douloureuse. Pour prévenir l’apparition d’un érythème fessier, je vous recommande l’utilisation de liniment à chaque change et une toilette avec de l’eau et du savon au moins une fois par jour. En revanche, cessez les applications de liniment en cas de rougeurs car elles empêcheraient la peau de respirer et donc de guérir convenablement.
La poussée dentaire :
Bébé salive beaucoup, il est irritable, il a le feu aux joues et mord tout ce qui lui passe sous la main ? Ses pleurs sont peut-être dus à la poussée dentaire. La première dent de lait perce en général entre 4 et 7 mois. Il se peut qu’elle apparaisse plus tôt, ou plus tard.
Il a trop chaud ou trop froid :
Vous pouvez aussi vérifier que bébé est confortable. Un bébé qui a trop chaud sera en sueur sous ses vêtements. Passez un doigt à l’intérieur du body pour vérifier sa température. Parfois bébé est simplement inconfortable. Il peut s’agir de vêtements trop serrés, ou mal enfilés par exemple. Il produira alors de petits sanglots pour vous signifier qu’il n’est pas bien.
Bébé pleure car il est malade :
Beaucoup de d’infections virales et bactériennes occasionnent des douleurs et des pleurs. Les otites sont très fréquentes chez les enfants dés l’âge de 6 mois. Les cris sont souvent aigus, stridents, difficiles à supporter.
En cas de doute ou si bébé a de la fièvre, consultez votre médecin rapidement.
Voilà quelques pistes pour vous aider à comprendre les pleurs de votre bébé. Et si malgré tout ça, rien à faire, vous ne trouvez pas ? Il n’a pas l’air de souffrir, n’a pas de fièvre, il a dormi, mangé, il est changé… Et pourtant il pleure !! Le fait que vous n’arriviez pas à identifier la cause ne signifie pas que votre bébé pleure pour rien. Il y a certainement une raison, par exemple : un besoin de succion ou un fort besoin de contact… Il existe aussi des BABI (Bébés aux Besoins Intenses).
Votre bébé peut aussi être soumis à des tensions liées à sa vie intra-utérine ou à l’accouchement. Dans ce cas, une séance chez un bon ostéopathe peut faire des miracles.
Même si vous n’arrivez pas à trouver la cause du malaise, montrez à votre bébé que vous êtes là, que vous compatissez… Parlez-lui calmement, tendrement. Montrez-vous présente, calme et rassurante.
Pourquoi ne faut-il pas laisser pleurer un bébé ?
Tout d’abord, il est important de rappeler qu’il est tout à fait normal qu’un bébé pleure. Ces pleurs sont souvent déchirants et en tant que parent, il est bien difficile de ne pas s’en inquiéter, voire de s’énerver soi-même. Le bébé, au début de sa vie, partage son temps entre trois états : il dort, il est éveillé, il est agité (cris, pleurs). Les cris sont pour lui le seul moyen de vous dire que quelque chose ne va pas. Il a l’espoir de communiquer avec vous pour que vous répondiez à ses besoins. En ce sens, nous pouvons dire qu’il est très positif qu’un bébé pleure ! Au fil des semaines, vous devriez arriver à différencier ces pleurs, et un système de communication se mettra doucement en place.
Gardez aussi à l’esprit que votre bébé a passé neuf mois, au chaud, dans un monde idéal où il ne connaissait ni la faim ni la douleur. Il est normal qu’il ai besoin d’un temps d’adaptation (j’avais d’ailleurs écris un billet à ce sujet que vous pouvez le retrouver ici).
Il est important de répondre rapidement aux besoins de votre bébé.
Lorsqu’un nouveau-né pleure de faim et que sa mère répond dans les quatre vingt dix secondes, il se calme en 5 secondes. Si la mère ne répond qu’au bout de trois minutes, le nourrisson met cinquante secondes à se calmer. Quand vous multipliez par deux le temps d’intervention, vous multipliez par dix la durée des pleurs de l’enfant (Isabelle Filliozat, au coeur des émotions de l’enfant). Plus vous attendez, plus il est difficile pour le bébé de se réorganiser à l’intérieur.
« Les sciences nous apprennent que les relations affectives vécues dans la petite enfance vont déterminer et modeler totalement le cerveau de l’enfant, en profondeur, tant au niveau intellectuel, qu’affectif. Catherine Gueguen
Laisser pleurer l’enfant pour qu’il s’endorme seul a pour conséquences : la sécrétion excessive de molécules de stress, de cortisol, d’adrénaline. Ce sont des éléments bénéfiques à un taux normal, mais dès lors qu’ils sont en quantités trop importantes, ils deviennent nocifs. Le stress engendré peut avoir des conséquences sur le cerveau et le comportement de l’enfant, ainsi que sur sa santé physique.
Que faire lorsqu’on est à bout ?
Entendre son bébé pleurer pendant des heures, faire face aux plaintes des voisins , être privé(e) de sommeil… Tout ceci peut-être extrêmement difficile à vivre. C’est important de le reconnaître. Il est tout à fait normal que l’on sente parfois la colère monter. Que faire dans ces cas là : respirez profondément pour revenir à vous-même et cesser d’être “hors de vous”.
Reconnaissez votre colère. Vous savez que vous avez le droit d’avoir envie de frapper mais vous n’avez pas le droit de passer à l’acte. Vous pouvez même le verbaliser : “j’ai envie de te frapper, je ne le ferai évidemment pas mais j’ai le droit d’en avoir envie”.
Si l’on sent que l’on risque de s’énerver avec son bébé, l’idéal est d’avoir quelqu’un à qui passer le relais et de sortir faire un tour. Si ce n’est pas possible, assurez-vous que votre enfant est en sécurité et laissez-le pleurer. Laissez-le tranquille dans son petit lit, éloignez-vous, changez de pièce et servez-vous un jus de fruits, mangez un carré de chocolat, regardez des photos.
Appelez une bonne copine pour vider votre sac et en rire un peu. Cela fait un bien fou !
N’hésitez pas à parler de vos difficultés à votre pédiatre, ou à la Pmi.
Vous pouvez aussi rejoindre notre groupe de mamans sur Facebook. Vous verrez que nous traversons toutes des périodes difficiles avec nos bébés. Parfois le seul fait d’en parler, de savoir que l’on est pas seule peut faire beaucoup de bien ! Si vous en ressentez le besoin, vous êtes les bienvenues !
Je vous embrasse et vous dis peut-être à bientôt,
Eva.
Sources :
https://www.ameli.fr/bouches-du-rhone/assure/sante
Au cœur des émotions de l’enfant : Isabelle Filliozat
Pour une enfance heureuse : Dr. Catherine Gueguen
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